L’individu bio et mental
19 fév 2009 par Daniel
1-Idées et leur persistance, ou non…
En neurobiologie, une idée (ou une association d’idées) est en gros un réseau de neurones qui se relient et s’activent ensemble.
Le fait que ce réseau s’active souvent l’entraîne et le rend plus efficace, et des structures physique plus durables se mettent en place qui solidifient ce réseau et le rendent plus réactif, plus à même de s’activer rapidement. Plus susceptible de s’activer, aussi, qu’une autre idée proche mais moins « fréquente »…
En parallèle, le fait d’activer ce réseau devient peu à peu un élément de la « normalité » telle qu’elle est percu par l’esprit. Et de ce fait, activer ce réseau devient peu à peu rassurant, sécurisant, plaisant pour l’esprit.
En conséquence, l’idée (ou les idées) à associé à ce réseau devient fréquente, presque « persistante », et aussi d’une certaine manière rassurante et plaisante.
Sans aucun rapport avec son contenu.
Donc même si cette idée est « personne ne m’aime », par exemple.
Par contre, si une idée est moins souvent « activée », pour une raison ou une autre, alors le réseau neuronal est moins entrainé, ses structure se dégradent, il devient moins efficace, et parallèlement son effet rassurant ou plaisant diminue, avec l’importance diminuante qu’il a dans le paysage « normal » de l’esprit.
2- Proposition de la formation de l’individu
Enfant, toutes les idées ont au départ le même statut.
Selon l’environnement, certaines dépérissent (par exemple « essayons de sauter de la falaise pour voir si j’arrive enfin à m’envoler! »).
Les autres sont favorisées, répétées, en rapport par exemple avec celles déjà imprimées au fer rouge dans l’esprit des adultes qui entourent l’enfant
Petit à petit, un faisceau d’idées directrice se dessinent, qui sont plus ou moins permanentes.
Quand viennent les idées du genre « qui suis-je », la réponse est toute trouvée, je suis ce faisceau que je connais et que je peux voir à l’œuvre.
Comme les idées de réseaux auto-émergeant, auto-organisé et auto-conscient ne sont pas très répandues, on va sans doute attribuer au faisceau d’idée, qu’on a appellé « ma personnalité », un centre qui est différent de ces idées. Un « moi » qui « a » ces idées. Cela pourra être l’âme des chrétiens, le coeur, etc
Je crois que ça y est, on a tous les éléments de l’individu.
A ceci près que pour être « bien », ce faisceau d’idée doit répéter peu ou prou toujours la même chose, ou en tout cas maintenir un paysage familier d’idée « recuites » sur lui et le monde, en évoluant lentement faute de se trouver en paysage complètement inconnu et de ne plus avoir les sensations rassurantes et plaisantes qui disent « tout est normal ».
A ceci près aussi qu’il est étroitement lié au corps, qu’il appelle « mon corps » et à « l’extérieur », et que là aussi il cherche à ce que tout soit « normal » et « bien », c’est à dire se conforme à ses idées et ne change pas.
Comme l’environnement évolue, ne serait ce que par le corps qui change, le faisceau d’idées est en lutte perpétuelle, et perdue d’avance : tout change, il n’y peut rien faire, et même s’y adapter est une forme subtile de souffrance car cela veut dire sans arrêt abandonner des réseaux qui marchaient bien, et procuraient du plaisir à marcher, pour en établir d’autres, qu’il faudra inéluctablement aussi abandonner!
3-Conclusion
Cet individu qu’on cherche à faire évoluer, cet esprit qui essaye d’arriver à l’éveil, est un nuage d’idées auto-conscientes (ou auto-réflexives), auto-organisé, sans centre, et sans aucun possibilité de devenir autre chose que ce qu’il est.
Ce qu’il est contient forcément une forme subtile de souffrance, inhérente à son mode de fonctionnement.
Il est « plastique », c’est à dire capable d’évolution complète vers un contenu totalement différent. Mais cela ne change rien à ce qu’il est.
Et nous sommes ce qui lui donne naissance et vie, seconde après seconde.
Bonjour Daniel.
« 3-Conclusion
Cet individu qu’on cherche à faire évoluer, cet esprit qui essaye d’arriver à l’éveil, est un nuage d’idées auto-conscientes (ou auto-réflexives), auto-organisé, sans centre, et sans aucun possibilité de devenir autre chose que ce qu’il est. »
J’y vois une parenté avec les travaux de Varela. Mais peut-être n’est-ce qu’une activation d’idées Vareliennes présentes dans mon cerveau, et qui s’activent et me sécurisent en y voyant une parenté avec ce que tu écrit.
Et voir cela VERITABLEMENT SUR LE VIF TOUT DE SUITE, si toute fois cela est possible, change t-il quelque chose, selon toi ?
Bien bien à toi Daniel.
Bonsoir Thierry
J’ai pas mal lu Varela il y a un moment, et ce billet s’inspire clairement de lui, entre autres. En général je ne dégaine pas beaucoup de « réseaux auto-émergents » de mon propre cru!
Je n’aurais pas tendance, naturellement, à parler de ce genre de choses, un poil trop mental.
Le seul intérêt de ca est de clarifier quelques idées, je dirais, pour ouvrir une direction à un regard plus direct.
Par exemple, voir ce faisceau d’idée qui est notre esprit, peut conduire à en chercher, avec le regard conscient, pas par une reflexion, le centre. Ouvrir la possibilité qu’il y a pas de centre, puisque logiquement ca semble possible, et puis regarder. Et si on en trouve pas, peut être garder cette sensation, cette perception directe, sans l’écarter ou la réinterpréter immédiatement.
Quand à voir ca sur le vif et à changer quelquechose… ca pourrait arriver, ce serait comme une super auto-thérapie.
Mais ca n’est que l’esprit qui se clarifie et qui change.
C’est très bien pour notre esprit, mais nous, on s’en fout!
On est là avant que notre esprit change, et après, et on est le même avant et après…
S’attacher à ce changement de l’esprit, c’est encore croire à cette petite partie de nous, si changeante, et y mettre des espoir de « mieux » futur.
Alors qu’on est là, que notre esprit changera encore dans tous les sens, et que cette situation est la seule qu’on vivra jamais: le présent, avec cet esprit dans un état A, B ou lambda, et par exemple en train de se demander si « en voyant ceci, ca changereais cela? »
Donc, toooouuut va bien, maintenant, avec cet esprit tel qu’il est, tout est comme il doit être. Et la seule chose qui nous gratouille, c’est cette tension à changer quelquechose, ajuster un truc, attendre un schmilblick!
Si on la relâche, même le temps d’une pause artificielle, en se disant « je reprends dans 10 minutes »on peut sentir le soulagement. la détente, l’espace qui se créent.
Tout est là. On est déjà arrivé. Même si on y croit pas. même si on pense que ce relachement est juste temporaire.
En réalité on est en train d’experimenter ce qu’on est réellement, et de tout temps.
merci pour ces éclairssissements c’est limpide et j’y vois plus clair…
Dis moi Daniel, comment se fait-il que je ne reste pas toijours dans cette compréhension et qu eje reparte dans la recherche du shmilblikkkk!!!! alors que certain comme toi captent le truc et y restent….
Bref je sens bien que ma question à pour mabition sous achèe perpétue l’existence de ce shmilblikkkk!!! alors je n’attend pas de réponse et je te salut !!! espèce de philosophe à lunettesss!!!
Bizzz
Nordine
Désolé j’ai du mal à me relire!!!
LOL
Bizzz Bizzz!!!
Salut Nordine !
J’avais pas vu tes commentaire, bloqués en attente d’une validation, pour certains depuis qques jours…
Pour répondre brièvement sur ta question :
Ce que j’exposait là (il y a fort longtemps…) était comme tu dis une compréhension.
Pour ma la seule valeur qu’elle peut avoir est de faire comprendre à d’autres esprits, et que dans ces esprit quelques résistances s’adoucissent.
Mais les compréhensions ne font pas fondamentalement changer les choses: ce qui fait fondamentalement changer les choses est que l’esprit reprenne sa place en nous : une petite place.
« Tu n’est pas ton esprit » comme l’a souvent dit Denis. Donc ce que ton esprit comprends ne changera pas grand chose. Et « repartir à la recherche du schmilblick » est un mouvement de l’esprit.
Ni bien ni mal, l’esprit fait des trucs, pense des choses, cherche des schmilblick.
Mais c’est ce que nous sommes.
Donc aussi arrêter d’attendre la fin de la recherche du schmilblick ! C’est une attente de l’esprit, et par rapport à lui même en plus ! Un truc tordu comme seul l’esprit peut en concevoir !
Heureusement que pendant tout ce temps nous sommes (toi et moi et tous les autres ) ces êtres rayonnants, animés d’un amour infini pour l’ensemble de la création, et qui ont plutôt tendance à rigoler de tout ca !