Fin de quête
10 juin 2009 par Daniel
Fin de quête
Car quête ou pas
C’est pareil!
Et fin ou pas
C’est pareil!
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Croire ou pas
Savoir ou pas
Être sûr ou pas
Se rappeller ou pas
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C’est pareil!
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Nous sommes immuablement,
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Et là dedans, tout mouvement est contenu, et ne peut rien changer
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C’est pourquoi je dis : c’est pareil!
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Notre quête, y compris de la fin de toute quête, n’est qu’un mouvement, un trait, d’un point à un autre, dans l’espace immense que nous sommes.
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Ce mouvement « interne » ne change rien à l’espace complet, qu’il se poursuive, change de direction ou s’arrête.
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La fin de quête peut donc apparemment « arriver » sans que la quête prenne fin , ni n’aboutisse
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L’espace de la vérité « englobe » en fait l’illusion, par exemple celle d’une quête, et l’infirme, sans y toucher, ni y répondre, sans la changer le moins du monde.
Bonjour à tous.
Après avoir lu ce texte-ci,voici quelle est ma “position” par rapport à cette “épineuse question de quête.
D’abord, il ne sera pas superflu de préciser qu’il s’agit d’une quête spirituelle,de la recherche “du trésor auprès duquel toue les trésors perdent toute valeur”.
Après réflexion, il m’apparaît que la recherche de la vérité-du bien est ce à quoi j’ai consacré toute ma vie.Considérant, dès mon plus jeune âge,l’état actuel de l’humanité, et le mien, bien sûr, puisque j’y étais incluse, j’y vis la violence, le questionnement perpétuel, la souffrance, et si peu de bonheur. Incapable de me résoudre à passer ma vie comme ça, je me suis donc mise à chercher.En effet, quelque chose en moi me disait qu’il existait une solution.Ainsi commença ma quête, je fus alors animée de cette fièvre qui enflamme tous les chercheurs de vérité. Pas pour faire joli dans le paysage, pas pour s’y croire ou pour se prendre pour un élu, mais parce que ce serait insupportable, sinon.
C’était, ce me semblait, ce qui motivait toutes les interventions sur ce blog,et c’est pourquoi j’y suis venue.
L’ai-je trouvée, après toutes ces années, cette base sûre sur laquelle s’appuyer en permanence? Oui, je l’ai trouvée, puis oubliée, puis redécouverte sous un autre jour, un autre jour…et ainsi de suite.Cela pourrait sembler désespérant et n’avoir pas de fin.
Que nenni! Car savoir que le « trésor d’entre tous les trésors » existe est déjà, en soi, un trésor, même si ce n’est pas encore suffisant.
Maintenant,faire tout pour ne pas m’en éloigner trop, quels que soient les aléas de la vie,afin de ne jamais le perdre totalement de vue, voilà où j’en suis aujourd’hui, en quête, oui, et plus que jamais!
Bon courage à tous, à très bientôt,
Catherine
Bonjour Daniel,
Ton texte me fait bien ressentir cette tension vers… une direction…
la quête… juste la tension d’un élastique…
Mais que de souffrance !…
Alors que même la souffrance est une tension vers … s’échapper…
comment réaliser que toute tension ne demande qu’à retrouver le repos,
et qu’il suffit de lâcher, se « détendre » pour vivre l’espace de vérité…
que le passé aussi terrible qu’il soit, n’a été aussi qu’une tension d’élastique, que la mémoire a classé dans « affaires douloureuses »…
Peut-être avec les mots…
Accueillir, accepter, pardonner…
Merci, Daniel
Irina
Je me fait l’avocat du diable…
Si pour arriver à la fin de la quête la tension doit trouver sa détente, alors la souffrance physique, même légère, doit trouver sa guérison, et le moindre besoin, physique ou autre, sa satisfaction.
Tout en nous devrait donc arriver à un subtil point d’équilibre parfait, et y rester… très très subtil, compliqué, raffiné et incertain…
Et que dire des souffrance des « autres »? Intolérable, pour une fin de quête chez moi: elle ne saurait donc arriver avant que toute souffrance chez eux ait aussi disparue…
Ca se complique terriblement : il nous faut maintenant résoudre la faim dans le monde, guérir l’avidité, l’indifférence, toutes les maladies, etc…
Pour cela, cependant, les mots que tu cites me semblent appropriés. Et même sans doute la plus puissante action que nous puissions avoir sur toutes les « affaires douloureuses »
Mais sinon, NON!
La fin de quête n’a besoin de rien de tout ca. héhéhé… On remonte mon texte à l’envers, et même pas la moindre détente, Irina, même pas le moindre mieux, n’est nécessaire.
Puisque tout cela arrive dans l’espace que nous sommes, et ne peut en sortir.
Puisque nous sommes cet espace entier, maintenant, que nous le sachions ou non, que nous le voyions ou non. Que nous comprenions ou non ce que je dis là. Et aussi, que moi je l’exprime correctement ou non!
Et puisque nous ne pouvons pas être « plus » cela, ou « mieux » cela.
C’est pour cela que la « fin de la quête » est déjà effective, maintenant, pour chacun d’entre nous.
Même si quelque part en nous, dans l’espace que nous sommes, une quête se poursuit… ou une tension… et plein d’autre choses.
Je répèterais donc mon mantra du moment:
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C’est pareil!
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Tension ou non… C’est pareil!
Souffrance ou non… C’est pareil!
Souvenirs ou non… C’est pareil!
Repos ou non… C’est pareil!
De gré ou de force… C’est pareil!
Que l’on aime ou non… C’est pareil!
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… C’est pareil!
EQUANIMITE!!!!!!!!!
« C’est pour cela que la “fin de la quête” est déjà effective, maintenant, pour chacun d’entre nous. »
Excellent, une aperception directe, verticale, immédiate, instantané…pas de temps ni espace « c’est »! Quelque soit le déroulement…un peu comme l’expression de Denis « être arrivé avant de partir ». Nul condition en soi , détente, tension, souffrance etc….ne sera une preuve de quoi que ce soit. Ce « Voir » n’est en aucun cas « voir à certaines conditions! « c’est pareil » très bonne expression!
Merci
Bonjour Daniel,
je reviens vers toi car il me semble que ce billet réveille en moi ma grande frustration du moment. J’espère que mes interventions sont appropriées, même si tu as écrit ces mots il y a longtemps. Je les découvre quant à moi aujourd’hui et ils me parlent, aussi il me semble intéressant de dire ce qu’ils m’évoquent.
Je dois dire que ta réponse à une de mes questions « nous sommes DEJA éveillés » continue de résonner en moi comme un coup de tambour. J’avais pourtant lu et entendu beaucoup de « nulle part où aller », « c’est tel que c’est », etc. Mais cette fois-ci il semble que la signification des mots a été entendue. Je me sens dans une impasse, bloquée face à moi-même. C’est à me demander si ma quête de vérité n’a en fait été qu’une fuite de la vérité et rien d’autre.
Cependant, quelque chose continue de me porter, de me pousser.
Quand tu dis « Souffrance ou non… C’est pareil! », bien sûr que non ce n’est pas pareil ! C’est peut-être pareil une fois que la conscience s’est reconnue, je n’en sais rien. Mais le but de cette quête n’est-il pas le bonheur, la fin de la souffrance ?
Je me sens déchirée en ce moment et aussi en colère et même si au fond c’est pareil, j’aimerais que ça cesse.
Bien à toi Daniel
Bonjour Fabienne
Pas de probleme pour réagir à des billets très anciens… ca donne une vie « non-linéaire » à ce blog que je trouve intéressante… ainsi ce billet écrit en juin 2009, avec des réaction immédiates, puis d’autre en 2010 et enfin 2012, c’est assez incroyable !
Tu dis te sentir dans une impasse : ca me parait excellent ! J’ai déjà eu cet échange avec qqun qui découvrait on blog récemment et écrivait le même mot : impasse.
Je trouve ca excellent car au moins, dans une impasse, on s’attend pas à aller beaucoup plus loin… hahaha !
Et aussi, perdu pour perdu, au fond d’une impasse, après avoir vainement cherché une sortie pour poursuivre notre course, on va probablement se décider à observer où on est, à l’instant où on y est…
Tu dis ensuite « C’est à me demander si ma quête de vérité n’a en fait été qu’une fuite de la vérité et rien d’autre »…
En effet c’est bien de se poser cette question!! J’ai envie de dire : comment pourrait il en être autrement?
Forcément, me semble-t-il, lorsque on découvre qu’on est en fait un bouddha depuis le début, on se rend compte aussi qu’on a fait a peu près n’importe quoi dans toute cette recherche!
Forcément, quand on réalise que tout l’univers, jusqu’au moindre grain de poussière, est « la grande perfection », on est obligé de noter que notre recherche effrénée qui nous a tant occupés était un peu vaine et même ridicule!
Donc je suis désolé mais je vois que je vais m’en tenir à mes mots:
« Souffrance ou non… C’est pareil! »
Mais peut être que je peux (un peu) expliquer…
La souffrance qu’on éprouve vient de l’histoire qu’on s’est construit. Un jour dans notre petite enfance, un événement a fait qu’on s’est cru forcé de s’écarter de notre nature aimante, bienveillante et équanime envers tout. On a cru que quelque chose la menaçait, et qu’il fallait élaborer une stratégie pour la protéger. Et on a commencé à élaborer cette stratégie. Et malheureusement, on a pas réussi à totalement se rassurer, donc on a continué… Et depuis on a jamais cessé. C’est notre histoire, pleine de souffrance et de peur,
Le but de cette quête, comme tu dis, est au fond de nous, de « revenir à la maison », retrouver notre nature immuable. C’est ce qui nous pousse, nous anime, au fond de nous.
Mais par dessus cela l’esprit a ajouté une quête du bonheur, qu’il a défini, et la fin de la souffrance, qu’il a aussi défini.
Il n’a bien sûr pas inclu dans cette quête sa fin à lui…
Pense tu que tu cherches la fin de « Fabienne »? Moi si je regarde honnêtement en moi, je n’ai jamais vraiment cherché la fin de « Daniel ». Plutôt un espèce de « super Daniel » éveillé, mais ayant conservé tout le reste aussi…
Dans ta nature immuable, les souffrances de l’histoire « Fabienne » n’ont pas fait une écorchure, pas une écaille, pas le moindre commencement de début d’un souci…
On parle souvent de « petite mort » avant l’éveil
En en discutant avec Denis, on est arrivé à voir que même cela est exagéré : Il faut simplement arriver à admettre que TOUTE CETTE HISTOIRE N’A JAMAIS ETE VRAIE !!
Pas une seconde. A chaque instant, nous avons, avec notre esprit, raconté une histoire sur l’instant, mais ça a toujours été une histoire.
Alors j’ai envie de te dire, détends toi simplement dans cet instant, là où tu est, avec la tranquille confiance que TOUT est là, que tu le voie ou non. Rien ailleurs, donc pas besoin d’aller voir ailleurs.
Dans ton coeur, en cet instant, il y a tout l’amour, toute la guérison, tout le pardon que ton esprit pourrais souhaiter pour s’apaiser. Va les puiser là, car ils n’existent que là. Mais n’en fait pas un fromage non plus : ce n’est que l’histoire qui tente de guérir l’histoire, afin que l’histoire s’apaise un peu…
En plus, ce qui est bien, c’est qu’il n’est même pas nécessaire d’y croire vraiment pour essayer.
Ensuite, quoi? Rien d’autre. Tout est là, pas dans la recherche, mais dans son absence, dans le regard simple et honnête sur ce qui est, à l’instant.
Demande aux objets, aux feuilles d’arbres, au bruit d’un camion qui passe. Demande juste « alors, ca serait ca? juste ca? Tout ca? ».
Ecoute la réponse, et laisse la te rejoindre, sans rien attendre d’autre, tranquillement, car tout n’apparaît pas immédiatement.
C’est tout ! c’est si simple, et pourtant on ne le « fait » pas…
Bien à toi
Daniel
Bonjour Daniel,
tout d’abord merci d’avoir répondu et merci pour ton soutien.
Dans mon irritation j’aurais souhaité que tu me répondes plus tôt mais les choses sont arrivées à point car du coup j’ai dû aller chercher au fond de moi un espace de détente, « puiser en moi » comme tu dis une main tendue.
Je ne sais pas si le vent de panique qui a soufflé ici est « une petite mort » mais l’angoisse était bien là. Il ne s’agissait plus de peur du vide ou de l’ennui mais d’une peur plus profonde apparentée à la mort effectivement. Si cela n’est pas nécessaire comme tu le dis, cette peur était bien là (ça ressemblait à de l’instinct de conservation je dirais). De là sont apparues deux choses : d’une part j’ai eu tendance à me raccrocher à l’histoire, à mes repères… et de l’autre côté je me suis mise à observer « là ou je suis » comme tu dis. Lorsque le vent souffle dans les arbres en effet, il n’y a rien d’autre que les arbres, le vent et ce qu’il y a autour. Pas d’histoire, de passé ou de futur, si ce n’est dans les pensées. A ce moment là une détente se produit, tout est vivant.
Il me semble que cela rejoint ce que tu me dis.
Pas d’impression que tout est là, d’être un bouddha. La sensation d’être séparée est très forte mais de jour en jour je réalise à quel point l’histoire que j’ai créée est sophistiquée et comment je renouvelle sans cesse un déploiement d’énergie afin de refuser ce qui est.
Je te dis à bientôt Daniel. Je te souhaite un très bon été.
Bonjour Fabienne
Moi au départ je souhaitais répondre vite car ta réaction était aigüe et sincère, mais il se trouvait que j’étais dans la situation la moins « connectée » que j’aie traversée depuis des années. Donc ca a pris du temps, et fondamentalement comme tout cela est une histoire, ca n’est pas bien grave.
Souvent avec le temps, les choses perdent de leur acuité. Même si dans notre histoire on veut croire que »un fait est un fait », que les blessures perdurent, etc, en fait si on attends, force est de constater que tout s’émousse… C’est un signe de l’irréalité profonde de tout ca, un peu comme un rêve qui forcément coule dans l’oubli avec le temps.
Tu dis « une détente se produit, tout est vivant »… je répète : tout est là, dans cette détente et cette vie omniprésente.
En constatant que la détente est notre condition naturelle, non fabriquée, et que effectivement autour (et dedans) tout est vivant, on peut percevoir, sentir et gouter que « cela tient tout seul » : il n’est alors besoin de nul effort pour être, en toute circonstance, détendu et en contact direct avec l’aspect vivant de chaque chose.
… on peut alors discuter de savoir si c’est cela être un bouddha, et s’il demeure une séparation quelconque… mais déjà, demeurer tranquillement dans cette détente pacifiée et connectée à la vie me paraît un bon « programme » !
Bien à toi
Daniel