Ne pas assumer l’illusion
15 juil 2011 par Daniel
Ce qu’on appelle depuis notre jeune âge « ma vie », ou « moi », est une histoire que l’on se raconte, une illusion, un rêve, comme lorsqu’on parle dans sa tête en pensant à une situation ailleurs.
En voyant cela, on a pas besoin de modifier cette histoire. Pas besoin de rêver un meilleur rêve !
C’est une histoire ! On peut refermer le bouquin, sans lire jusqu’à la fin…
Ca signifie que si on voit que notre histoire est un rêve, on s’est réveillé, le rêve s’est arrêté (sinon on ne le verrait pas), et on arrête de croire en cette histoire.
Croire, c’est encore rêver.
Assumer l’illusion, c’est penser qu’un beau rêve vertueux est « quand même » mieux qu’un cauchemar ou qu’un rêve immoral absolument inavouable… La croyance réside dans ce « quand même » !
On veut alors « éveiller l’illusion », ce qui revient à « éveiller le rêve »!
Mais quand on se réveille d’un rêve, celui-ci s’arrête, immanquablement.
Si on ne croit plus à l’histoire, on n’écrit plus, on ne raconte plus : pourquoi ? Pour qui ?
Il n’y a pas « d’histoire éveillée »…
En vérité, il n’y a pas d’histoire… ! Il n’y a que la VIE !
Alors si vous voyez l’illusion de votre histoire… ne l’assumez plus, ni en culpabilité, ni en espoir!
Laissez là sur place, « en l’état », il n’y a vraiment « rien à en faire » !
La vie vous attends !
Votre vie réelle, celui ou celle que vous êtes maintenant, vous attends ! Juste là, dans votre coeur, à l’instant, tendant ses bras, pleurant et rigolant à la fois !
Cher Daniel,
Merci pour ce billet. Je me fais un peu l’avocat du diable en proposant de relativiser un peu…
Je pense que seul le « live », ici et maintenant donc, importe.
Car il importe la seule chose qui est et qui reste : l’AMOUR.
Dans cette immersion, est-il question de rêve ou de réalité de « notre histoire » ?
En ce qui « me » concerne, là, il n’en ai plus question. Il n’y a plus besoin d’affirmer ou d’infirmer la réalité de l’égo. L’égo cesse instantanément de poser problème dans le contact avec le vivant.
Juste le souffle, la vibration du coeur présent et vivant.
Directement.
Et même, finalement, l’histoire individuelle, je pense, a une certaine réalité en tant que trajectoire ou en tant qu’élan. Ni plus ni moins que la dynamique de la vague. Le mouvement vital qui anime les corps particuliers n’est pas dénué de réalité si l’on considère celle-ci non pas comme quelque chose de fixe mais en transformation permanente.
Amitié,
Emmanuel
Bonsoir Emmanuel
Si quelque chose « importe » encore, c’est qu’il n’est pas naturellement présent, ou ressenti, en permanence… Si on « est le live » en permanence, impossible qu’en même temps cela « nous importe »…
Peut être que je me trompe ? Mais ca semblait un peu le sens de tes derniers commentaire aussi: l’alternance.
Mon expérience à moi a été pleine de ces alternances : même après de très nombreuses « immersions » dans le « live », la croyance en l’histoire a toujours eu tendance à réapparaître, et le contact avec le « live », à se « perdre » (ce qui est une croyance, bien sûr).
Même les mots comme « s’immerger », ou « le contact », traduisent quelque chose de différent de « nous » :
Qui s’immerge, qui contacte ?
Dans ce billet, je cherche à expliquer comment l’histoire elle-même n’existe pas, et que donc elle n’a pas besoin d’être crue, d’être assumée, et bien évidemment, pas besoin d’être poursuivie…
Et alors, sans histoire, pas d’immersion, pas de contact : Le « live » est simplement notre état naturel…
Nous sommes simplement vivants, sans croyance en autre chose, et il n’y aucune raison que cela change… car il n’y a pas « autre chose »
Grand Merci Daniel pour ces propositions qui ouvrent… Je vais encore m’en imprégner et les laisser agir. Il y a beaucoup à partager dans cet échange.
Concernant l’alternance, ce que tu dis m’emmène à penser que finalement, si l’on considère chaque instant comme étant la réalité absolue, il n’y a pas d’alternance (ce qui serait, en effet, continuer l’histoire…) : chaque instant est vrai en soi. Ce serait donc plus une question de variation d’intensité ou de qualité que je ressens : nous sommes certes toujours vivant et aimé (il n’y a que la Vie), même dans les distractions et la léthargie, mais on s’y ouvre plus ou moins : main ouverte, poing fermé, qui sont certes dans les deux cas « mains », mais main ouverte ou poing fermé quand même dans la réalité quotidienne. Dit autrement : on se laisse plus ou moins aimé, on aime plus ou moins, dans un potentiel d’amour infini.
Sur le « Qui contact » ? C’est comme un baiser d’amoureux. Au moment du baiser, il n’y a que le baiser, l’amour qui s’épanouit et il y a tant, en ce qui me concerne, à aimer toujours davantage dans ce bonheur donné.
Amitié,
Emmanuel