L’impasse et la base
9 sept 2012 par Daniel
Dans les six derniers mois, malgré le fait que ce blog est en quasi sommeil depuis près d’un an, deux nouveau lecteurs y ont lancé un cri similaire après lecture de quelques billets et échanges de quelques commentaire avec moi, quelque chose comme « au secours ! il me semble que je suis dans une impasse et je ne vois plus où aller ou que faire! »
A chaque fois j’ai pris la situation comme positive, car au moins arrivé dans une impasse on ne peut continuer a courir follement sans savoir où on va. L’impasse force à relever la tête et a regarder où on est…
Aujourd’hui me vient cette réflexion :
Dans l’impasse, sans nulle part où aller, sans idée claire sur « la suite », et sans pouvoir s’appuyer sur « une histoire » qui nous aurait amené là de façon construite et déterminée, on se retrouve un peu nus :
-dépouillés d’un passé cohérent qui n’a plus de sens puisqu’on arrive à un blocage non prévu,
-dépourvus d’un futur souhaité ou construit, puisqu’on est incapable de se projeter dans une direction ou une autre,
-simplement là ou on est sans idée précise sur cette situation présente qu’on a n’a pas souhaité ni construite, et à laquelle il n’y a pas d’échappatoire…
« Ce qui reste » alors, pour reprendre une expressions de Denis, est notre base, notre vérité.
Tandis que notre esprit peut poursuivre ses élucubrations sur la situation, s’il ne peut s’en empêcher,
Nous pouvons goûter ce que nous sommes, en toute simplicité.
Et s’il nous a semblé être dans une impasse, elle n’existe que pour l’esprit.
En vérité, comme disait JC, notre base est là, comme en toute situation.
En constatant simplement qu’il y a cette clarté, cette présence immuable que nous sommes, et qui apparaît alors comme la seule chose qui reste,
Et en demeurant simplement dans ce constat, c’est a dire sans suivre les réflexions ou conclusions qu’il peut inspirer, et qui ne sont que des façons de masquer à nouveau cette base,
Nous n’avons plus besoin d’aller nulle part, ni d’ajouter quoi que ce soit…
Nous somme « revenus à la maison » !
oui Daniel, je me sens très inspirée par ta réflexion.
Aussi, je me suis demandée ce qu’avait traversé cet autre nouveau lecteur ?
Je suis alors partie à la recherche de ses commentaires et j’espère qu’il ne m’en voudra pas pour ma curiosité.
Une phrase m’a frappée :
« Peut être regarde-t-on tjrs au mauvais endroit ou peut être ne sait on pas regarder avec le coeur… »
C’est concrètement cette expérience qui s’est produite ici et qui se répète depuis. Dans l’impasse mon premier réflexe fut de me raccrocher à l’histoire mais lorsqu’on commence à ne plus y croire cela devient difficile, c’est comme vouloir escalader une paroi glissante (« Dans l’impasse, sans nulle part où aller, sans idée claire sur « la suite », et sans pouvoir s’appuyer sur « une histoire » qui nous aurait amené là de façon construite et déterminée, on se retrouve un peu nus »). C’est au moment où j’ai accepté de voir ce qui m’entoure dans l’instant, mais aussi ce que je ressens… au moment où j’ai accueilli la peur qui m’habitait, ou plutôt lorsqu’elle fut accueillie consciemment, qu’une détente s’est produite.
En fait cette peur était déjà accueillie et aimée depuis longtemps, elle ne le savait pas.
Que tes mots, tes réflexions puissent réveiller encore beaucoup d’impasses cher Daniel !
Bien à toi
Bonjour Fabienne
Merci pour tes commentaires … Celui-là me fait bien plaisir car on y sent un changement de ton, et tu parles de ta peur presque entièrement au passé !
Récemment avec Denis, on regardait une rue animée depuis la table d’un café, tout en savourant la présence ininterrompue de cette « base » que nous sommes… et la réflexion qui vient est alors « chacune des personnes que je vois possède cette base en lui, comme moi, et pourtant elle n’est pas goûtée, et ils courent sans cesse « ailleurs » pour être « mieux ».. »
Puissent donc tous ceux qui liront ces mots percevoir leur base, à l’instant même, et cesser pour toujours de courir ailleurs !
Bien à toi,
Daniel