Ce qu’on est
14 nov 2008 par Daniel
On est ce qu’on est… Tout le temps, quoi qu’on pense ou croie. Présence, éveil, on peut appeller ça comme on veut mais ça n’est pas conditionnel, ni interrompu par nos pensées.
Dès lors, on a toujours été comme ça, on l’est toujours, et on le sera toujours…
On l’est maintenant, en lisant ces lignes…
On est jamais jamais rien de plus que ça, jamais moins.
Tout ce qu’on pense faire pour devenir « plus » ou autre chose, on le fait en étant cela, à chaque seconde, et en le perdant juste de vue, obnubilés par ce « devenir » sur lequel on se fixe.
Et pourtant on ne devient jamais rien! Rien d’autre que ce qu’on était déjà.
Dans l’instant où l’on regarde, tout ce qu’on est est déjà là, tout ce qui est vrai est là, et rien d’autre n’existe.
Mais ce qui est là… Ce qui est là… Ce qui est là n’a jamais vraiment été vu!
Ce qui est là n’est pas un métro bondé, un bureau habituel, etc : ce qui est la est ça, mais c’est le miracle de l’existence prenant ces formes improbables, uniques!
La lumière est la même, et pourtant elle brille!
L’instant est connu pour ce qu’il est: imprévisible et riche d’un millier de potentiels, tous également incroyables, tous égaux, tous bons à vivre.
Aucun besoin de choix, de stratégie, la vie se vit, en nous et pour nous, d’elle même, spontanément.
CECI est ce qu’on est, tous, toujours, maintenant !!
Bonjour,
A quelle drôle d’injection « obéit-on » pour ne faire que ce qu’on fait, sans qu’il y ait de « faiseur », pour reconnaître par la parole et l’écrit qu’il n’y a rien de spécial spécial à dire, écrire, penser en dehors des aspects pratico-pratiques ?
Certains répondront que nous ne faisons que vibrer joyeusement et sans mobile au chant vivant du silence, d’autres que nous ne faisons que combler désespérément le néant de nos « être là » devant une nature sourde, muette, aveugle et enveloppée dans un déploiement implacable du temps.
Bonjour!
Mon cher commentateur unique et fidèle est de retour, à la bonne heure!
Vous dites « certain repondront… d’autres que … » : que diriez vous, vous même?
Il me semble intéressant de se prononcer, histoire de voir en quoi on croit, et voir si on est ce qu’on croit. C’est surtout intéressant pour soi, d’ailleurs, et pour cela nécessite une grande honnêteté. Ca peut passer par le fait de formuler un avis, une parole, car dès lors, « c’est dit »… ca crée une ptite pression qui me semble intéressante pour « distiller » la réponse qu’on fait.
Au plaisir de vous lire, donc!
Daniel
C’est bien volontier que je vous ferai part de ce qu’il en est pour moi-même, avec toute l’honnêteté dont je puisse faire preuve. Il est vrai que ça créé un petite pression. Mais au fait pourquoi ? Voilà une autre question « qu’elle est bonne » !
Je vous répondrai plus tard car je suis sur mon lieu de travail.
Au plaisir de de vous écrire.
thierry
Bonsoir.
L’injonction compulsive à être quelqu’un et à faire quelque chose, à réaliser un destin est moins étouffante. Demeure une injonction, une poussée de la vie, une palpitation, une « vibrance », pas du tout calme, plutôt furieuse, née du fait de ne plus être pathologiquement identifié à mes pensées, du simple fait, du « bêbête » fait d’être là.
D’un côté je trouve la nature sourde, muette, aveugle; Impossible que la relation à elle soit à la mesure de l’humain. En même temps nous n’avons rien d’autre que notre propre mesure !!!. Pourtant je me sens ingrédient d’un plat dont je ne connais pas la recette. Pour moi la recette est à jamais perdue. Je ne me sens plus désespéré. J’avance dans ce monde sans fondements, avec ce cadeau naturel de la vie qui parfois pointe le bout de son nez : une tendresse envers le monde, les autres, et moi-même.
Bien à vous.
Je pourrais réagir sur pas mal des points abordées individuellement, ils sont assez nombreux, mais en fait je crois que l’essentiel est ce « cadeau naturel de la vie » dont vous parlez ici, presque incidemment.
La vie a ou est une énergie, qui crée toutes choses et les anime, cette énergie est ce qu’on appelle nous l’amour. Cette tendresse dont vous parlez est un amour infini, qui peut se décliner en pulsion de vie, amour, fraternité, tolérance, pardon, don de soi, etc., et aussi bien d’autre aspect moins évidents (recherche de la vérité, insatisfaction, par exemple).
Cette énergie est le fondement du monde. Elle est aussi le lien qui existe entre toute chose, qui fait que tout communique et se contacte.
Le « simple fait d’être là », très riche, est un expression de cette energie, et souvent en cessant de se projeter ailleurs ou plus tard, on peut mieux ressentir cette appartenance au flot d’amour qui engendre le monde et l’anime à chaque seconde.
En demeurant dans l’experience de ce jaillissement, on peut ressentir une énergie incroyable, y compris à « faire des choses »… et pourquoi pas? On est plus ingrédient du plat… Plus seulement en tout cas.
On est un des ingrédients, la casserole qui les acceuille, le feu qui chauffe le tout, et bien sûr, on est le cuisinier, le maître cuisinier qui mitonne tout ca avec amour! QUI d’autre que nous, sinon? Il faut voir qu’il n’y a en nous ni « deux » ni « ailleurs ». Tout cela vient de nous, de nous et encore de nous. Et nous sommes UN, une seule entité.
Nous sommes tout cela. Nous sommes des dieux, mais sans sujets ni charges ou responsabilité, car il n’y a que ca, des dieux, autours de nous, et que la réalité ne créé ni charge ni responsabilité ni sujets.
L’amour et la liberté absolue ne créent pas de désamour ou de prisons!
Bonjour.
« Je pourrais réagir sur pas mal des points abordées individuellement, ils sont assez nombreux, .. »
Pouvez-vous juste les énumérer ?
« ..cadeau naturel de la vie dont vous parlez ici, presque incidemment. »
Pour moi, c’est l’essentiel cette tendresse naturelle (ou Compassion)!
Pourquoi ne pas s’arrêter juste là, à cet « être là » totalement incompréhensible par le mental « ratiocinant », et qui induit naturellement Compassion, Joie, et énergie physique et psychique ?
Pourquoi donc bigre ?
Pour les points j’ai l’impression qu’on peut s’égarer sur des mots ou des expressions, et que c’est sans importance, désolé de l’avoir mentionné.
Au niveau de la question « Pourquoi ne pas s’arrêter juste là, à cet “être là” (…) » :
On pourrait reformuler cette question en « pourquoi croire aux signes et à mon jugement qui me disent que « je ne suis plus là », alors que ce qui est vu, quand je suis « là », est que j’y ai toujours été et serais toujours, sans la moindre possibilité d’en bouger d’un cheveu? »
Ou même, double détente, « pourquoi croire encore un peu cet esprit qui pose ces questions (y compris celle-ci), et pense qu’une réponse changerait les choses » ?
Tout ca est une poursuite de la réflexion sur la réflexion. Or, nous somme là, un, maintenant, dans la réalité!
Merci, Daniel. Je viens de découvrir ton site.
C’est proche et c’est lointain en même temps.
Merci.
Mouloud
Merci Mouloud pour le gentil commentaire… que je ne comprends pas complètement! Si tu sens l’envie de détailler, au plaisir de te lire…
Daniel
Bonjour Daniel,
Ce que l’on est, on le pressent. Cependant, la réalisation pleine et entière de ce que l’on est paraît, certes, du point de vue de l’intellect, lointaine. Comme tu le dis plus haut, « c’est une poursuite de la réflexion sur la réflexion. »
« On est ce qu’on est… » Qui est « on ? »
« Ce qui est là n’a jamais vraiment été vu! »
Si on est ce qu’on est et que ce qui est là n’a jamais été vu, qui sommes-nous?
Ce sont des questions que je me pose. Je sens que je ne suis pas seulement ce corps-mental, mais en même temps, je vois qu’il n’y a que cela pour l’instant, malgré la recherche de la vérité.
Amicalement.
Mouloud
Bonjour Mouloud,
On pourrait essayer de répondre aux questions, ou on peut juste voir que celui qui se pose les question est bien là, avant les questions. On est celui qui est là. Celui qui pose la question. Celui qui dit « je me pose une question ». Celui qui cherche une réponse. Celui qui en trouve une, ou pas. Celui qui pense à autre chose. Celui qui doit manger, ou faire autre chose. Et finalement, au bout de la journée, celui qui va se coucher et remet tout le reste, y compris ses questions, au lendemain…. celui qui dort. Celui qui rêve. Celui qui ne rêve pas, entre les rêves. Celui qui se réveille. Celui qui pense à quelquechose…etc.
A travers tout cela, on est toujours de la même facon. Toujours le même.
C’est cela, qu’on est, avant les questions, avant d’écrire cela, et qu’aucune question ou réponse ne changera.
Une intuition qui vaut ce qu’elle vaut : peut être que ce que tu « pressent » est beaucoup plus fiable que ce que tu appelle « la réalisation pleine et entière de ce qu’on est »? Cette expression semble pouvoir abriter quelques concepts assez élaborés, peut être assez mentaux, sur ce que ca devrait être. Or ce qu’on s’imagine de « ce que ca devrait être » a peu de chance d’être vrai. La vérité est assez inconcevable par l’esprit. Elle est trop simple, trop parfaite, trop englobante, trop au delà des contradictions et opposés, pour nos pauvres esprits…
Par contre ce qu’on pressent être tout le temps, qu’on sent d’une manière non mentale peut être, un peu en arrière plan, un peu ténu, un peu diffuse peut être… et si c’était ca?? Et si…. c’était juste ca? Et si « ca » était l’entièreté de la vérité, mais qu’on soit presque incapable d’y croire, parce que que ca ne ressemble en rien à ce qu’on s’est imaginé, que ca semble « trop peu »? Trop simple? trop facile? Eh bien, justement!
Et si c’était ca…??
Merci, Daniel.
Mouloud