Changer l’immuable?
22 juil 2009 par Daniel
Comment peut-on tous être assez stupides
Pour vouloir comprendre l’immuable, l’inchangeable,
En pensant que cela changera tout?
Immuable… c’est immuable!
Donc comprendre n’y changera rien
Donc il n’y a pas à comprendre
Vraiment pas
c’est court mais ça dit tout! C’est vrai que c’est stupide, absurde même quelle drôle de maladie…de l’esprit, en fait il est comme un enfant qui veut tout savoir, comme si il avait peur de tout en poussant le contrôle au maxi…..pour en fin de compte mourir ignorant entre 4 planches….et il ne reste rien…..! Que de fatigue.
Bonjour Daniel,
je continue ma visite sur ton blog.
J’aime beaucoup le nuage d’articles. Au début j’essayais de cliquer sur un billet de mon choix (ça demande parfois une certaine dextérité :)), maintenant j’aime cliquer au hasard.
Et ce matin je suis tombée sur ce billet « Changer l’immuable ».
ça me fait penser à mon fils de 4 ans qui exprime des « pourquoi » à longueur de journée. C’est très attendrissant et en même temps j’ai vraiment l’impression que l’esprit est en train de changer son regard : auparavant il s’extasiait devant une fleur, à présent il veut savoir « pourquoi elle est jaune », « pourquoi elle a des feuilles », etc…
Pourquoi l’immuable ?… cette question a l’air d’un cheveu sur la soupe en effet.
Voici une autre question qui me vient :
l’immuable se voit-il, ou se découvre-t-il dans l’ouverture ?
(si tu ne me réponds pas je ne t’en voudrais pas puisque tu as écrit « il n’y a rien à comprendre ». Faut croire que j’ai la tête dure !)
Bonne journée.
Bonjour Fabienne
Ta question est pleine de tiroirs un peu dans tous les sens, pour la comprendre et pour y répondre.
Mais en essayant de faire simple :
Je dirais que du point de vue « illusionné », il y a l’immuable en arrière plan, et nous/notre esprit « devant ». Et cet esprit peut apercevoir l’immuable, dans des moment d’ouverture, et comprendre qu’il est là, toujours, « derrière », et immuable. Et qu’en fait nous sommes cet immuable, avant d’être cet esprit/notre histoire. Cette compréhension peut paraitre énorme, presque un éveil ! Mais elle prends place dans l’esprit.
Et de fait, ceci « fait » ou plutôt vu, rien n’a changé.
Ensuite, ou en même temps, ou avant… les choses peuvent reprendre leur place, a savoir que notre esprit, quoi qu’il ai compris ou pas, n’est qu’un organe, une fonction de nous, un outil. Notre histoire/personnalité, une création de cet esprit. Et nous, en vérité, sommes l’immuable.
Etant immuables, nous ne changeons pas. Donc nous ne pouvons pas « nous découvrir ». Nous nous somme toujours connus, tel que nous sommes.
C’est impossible à comprendre, alors il est vraiment déconseillé d’essayer… mais nous sommes DEJA éveillés! Et ce mot est creux, car en vérité, nous n’avons jamais été autrement, donc jamais « endormis ».
C’est une histoire que nous nous racontons, et dans cet histoire, nous demandons « comment comprendre la fin de l’histoire », et aussi « comment raconter la fin de cette histoire »
Il suffit de ne plus trop croire à cette histoire, de ne plus trop croire qu’elle est belle et bonne à raconter, et qu’on peut y apporter une fin éclatante qui ouvre en fait vers un nouveau chapitre encore plus incroyable intitulé « moi, avec l’éveil en plus »…
Et alors, sans ces croyances, cette histoire devient plus banale, moins intéressante, et on a moins envie de la raconter. Elle s’effiloche, et peut être qu’on y pense moins. Et qu’on vit plus souvent juste là ou on est, à l’instant. La seule chose vraie, en somme.
On revient au jaune de la fleur, sans le « pourquoi », et elle est bien jaune, cette fleur…
« nous sommes DEJA éveillés! »
Cette » bonne » nouvelle est dure à entendre.
J’ai l’impression de déployer tout un tas de stratégies, d’emprunter des chemins labyrintesques pour en fin de compte revenir au point de départ : face à moi-même.
Ne plus croire en la réalité de l’histoire, ne plus l’alimenter… me fait peur en fait. Peur du vide, de l’ennui.
Merci Daniel pour cette réponse, déstabilisante au premier abord, mais dont j’avais besoin pour entrevoir une remise en question de ma démarche.
« Peur du vide, de l’ennui. »
ha c’est bien je crois que là nous touchons à un truc très partagé, mais rarement dit par les gens. Merci !
Le vide et l’ennui, c’est la fin de l’histoire vue par l’esprit (qui la crée à chaque instant).
La réalité de la vie sans histoire, la vie dans « le live » comme en parle Denis, c’est… qu’à chaque instant nous sommes incroyablement vivants… sensibles… reliés à tout et tous, aimants et aimés, brillants littéralement de l’amour qu’on émet et de tous ce qu’on recoit de chaque parcelle de l’univers…
C’est comme l’instant ou l’on plonge les lèvres dans un verre d’un vin divin, en compagnie d’amis très chers, dans une soirée d’été parfaite… mais on jamais ne vient l’instant d’aller se coucher.
C’est comme une étreinte dans les bras de quelqu’un qu’on aime très fort… mais qui durerais tout le temps, et même quand on est seul(e).
Dans la réalité, il n’y a pas de moment ennuyeux ou vide. Le tissus même de l’univers est un vibrant amour bouillonnant de vie, à chaque seconde, et nous en somme partie, et conscients de ca, et alors on se dit quelle chance, quelle grâce, quelle humilité et quel amour !
Donc, oui la peur du vide et de l’ennui est répandue, mais ca montre bien comment l’esprit n’a rien compris.
Quand on commence à voir ce qu’est la réalité, notre réalité, c’est dans l’histoire que l’on se sent gris, sans vie, sans joie et sans amour!
Bien à toi,
Daniel