Voir directement
18 avr 2015 par Daniel
Comment « voir sans penser », voir directement?
Lorsqu’on perçoit le monde autour de nous,
Les images (ou les sons, etc) nous parviennent
Et immédiatement nous renvoyons sur cet objet perçu, notre appréciation :
positive, négative, ou neutre.
Dès lors, nous ne percevons plus l’objet, mais le qualificatif qu’on lui a accolé.
C’est tellement rapide qu’on a l’impression de vivre au milieu de gens laids et beaux, dans des paysage fantastiques ou déprimants, des journées bonnes ou mauvaises…
Alors qu’en réalité, on a créé tout cela, dans l’instant où on percevait puis qualifiait la réalité.
En laissant simplemennt ce qui est percu nous pénetrer, sans s’occuper de la qualification qui peut naître à cet instant,
On perçoit alors la réalité, unique, dont nous faisons partie.
Une immense symphonie de toutes les notes possible, permanente, et qui inclut chaque partie de notre être.
La « Grande Perfection », c’est simplement le monde entier, perçu directement, sans requalification.
(Et ca ne veut pas dire que si l’on requalifie, « on y est pas »… simplement que l’esprit requalifie, ce qui est une de ses attribution. Sans s’en occuper de trop, cette note s’ajoute aux autres)
Ne voyez-vous pas que cette réalité à laquelle vous tentez d’accéder directement – le monde qui vous entoure – est déjà un décor mental, une création mentale ? Comme celui qui tente d’y accéder ? Voilà pourquoi Krishnamurti disait que l’observateur est aussi irréel que l’observé, que c’est le même mental qui se divise en observateur et en « réalité » observée. Voilà pourquoi Nisargadatta disait que le témoin est aussi irréel que le spectacle. Voilà pourquoi Stephen Jourdain disait que nous sommes en retard sur nous-mêmes : la pensée, le mental qui nous focalise n’est qu’une dérivation d’une première pensée d’où jaillit le monde et celui qui s’y situe. C’est de cette première pensée qu’il faut prendre conscience pour être libre : moi, mon esprit, les pensées qui l’animent, le corps à l’intérieur duquel cela se passe, et le monde qui les entoure: tout cela, du carton pâte, du faux moi, du faux monde, de la pensée.
Bonjour Cédric
Merci de votre commentaire !
J’ai laissé passé quelque temps avant de répondre, car j’étais un peu saisi ou décontenancé par votre intervention. Je ne sais d’ailleurs toujours pas trop quoi répondre, sinon que sur ce blog j’essaye de partager une expérience directe.
Donc je ne « tente » pas d’accéder à une réalité, dans ce billet, je décrit comment je suis/ on est déjà dans la réalité (il n’y en a qu’une, forcément), et comment le voir. Voir n’est pas observer, analyser, penser. Voir est ici utilisé au sens propre, une perception directe et très simple (pas forcément par les yeux d’ailleurs :-) !).
Si je n’accédais pas à cette perception directe, je n’en parlerais pas. Il ne s’agit donc pas d’une compréhension obtenue dans tel ou tel livre ou enseignement, mais de quelque chose de vivant pour moi, en moi, au moment de l’écrire.
J’ai de plus l’impression que vous dites à peu près la même chose que moi dans votre dernière phrase, sauf qu’elle focalise sur tout ce qui est faux, non-existant, et que moi je parle de ce qui est vrai, en amont de tout ca : « la réalité, unique, dont nous faisons partie », « une immense symphonie… et qui inclut chaque partie de notre être. »
Dernière chose si vous avez envie de répondre à nouveau : parlez de votre point de vue, de votre expérience, c’est ca qui est intéressant à mon sens. J’ai plein de respect pour les grands hommes que vous citez, mais ils n’ont pour moi rien à faire là. Citer des paroles extraites du contexte où elle ont été prononcées, pour moi c’est de la religion : ca permet de faire tout dire à tout le monde, surtout pour peu qu’ils aient écrit ou dit pas mal de choses… :)
La pédagogie proposée par Douglas Harding avec la vision sans tete est absolument efficace dans le sens où elle montre directement la réalité (avec les expériences) et ce que l on tente de décrire ou expliquer avec la plus grande difficulté devient facile. Vous avez raison : cet instant est plein, indivisible et neuf à chaque instant. Il suffit que je pointe en direction de « mon visage » pour VOIR ce rien, cette non chose, cette vacuité qui est instantanément remplie. Quand on ne s intéresse pas à ce centre en nous, il semble exister. Quand on le fixe, quand on le regarde, il s évanouit instantanément : pas de centre donc, pas de tete ici, pas de visage…pas d intérieur et d extérieur. Pas de limite entre un moi et le monde. Juste « un bloc » d instant. Pas d effort…simplement donné. Merci pour ce blog.