Exister plus?
3 nov 2008 par Daniel
On n’existe pas moins quand on dort.
Notre esprit fait une différence, comme si la vie se mettait en pause pendant la nuit et reprenait au matin.
Pourtant si l’esprit a parfois un petit retard à l’allumage, un matin « difficile » ou en étant réveillé en sursaut par exemple, nous-mêmes sommes là, à tout heure et quel que soit le réveil.
Nous sommes, pendant la nuit, autant que le jour.
Tout ce que nous croyons être pendant le jour s’éteint d’un seul coup d’interrupteur mental au moment ou l’on s’endort, que l’histoire soit immense ou minuscule : cela montre de quoi c’est fait ! Tout cela peut revenir pendant les rêves, mais même entre les rêves, nous sommes autant qu’à tout autre instant…
L’espace immuable, la conscience infinie que nous sommes, est là et veille jour et nuit, nuit et jour, immuablement. Dans la journée les pensées fusent dans cet espace, créant un sons et lumières dynamique et coloré. Dans la nuit elles s’espacent un peu, pour de temps en temps rejaillir en un bouquet pour un rêve, puis s’éteindre à nouveau pour un moment.
Notre corps suit lui aussi ses rythmes, avec des liens entre les pensées, les émotions, les tensions physiques, les rythmes biologiques qui s’entrecroisent, et les informations « extérieures », son, odeurs, températures, qui ajoutent leur notes.
Pendant ce temps, nous sommes, immuablement.
Je suis tellement plus cette espace-presence immuable que tout le reste, que cela en est suffoquant!
Je suis la présence tranquille qui pourrait voir ce corps se faire écrabouiller sous un camion sans un hoquet de différence dans la présence : simplement, ce corps qui était rond et animé est maintenant écrabouillé, plat et ne bouge plus. Bon, on va pas non plus en faire un fromage. Impossible d’en faire un fromage. Cette presence ne peut pas faire de fromage de quoi que ce soit. Impossible de faire un fromage d’un massacre de personnes innocentes, impossible de faire un fromage de la naissance d’un bébé. Cette présence n’est pas fromagère, point barre.
Cette présence que je suis est tellement plus immense que tout ce que mon esprit pourrait dire, qu’il pourrait dire n’importe quoi…mais un amour infini qui est là aussi tout le temps me ferait chercher le mot juste, ou la connerie sans nom, c’est égal, qui pourrait ouvrir un espace, une vision, un éclair en ceux qui pourraient lire ca.
Mon esprit, mes mots, ce blog, sont de bien petites choses. Très bien en tant que petites choses, et peut être pour parler aux petites choses des autres « espaces-présences ». Mais quond mime, ils sont tri tri pitites, ci moua qui vous li di! Vrimont pitites pitites!
« Ma vie », l’histoire enregistrée dans la mémoire de ce corps et de quelques autres proches, est elle-même une minuscule petite chose, un petit évènement, un peu comme une pensée. Pleins de pensées, d’accord. Mais cent nuages de brume ne font pas autre chose que de la brume.
Depuis ma naissance il y a presque quarante ans je suis cette présence immense et immuable, avant que d’être ce truc limité et déterminé de partout qu’on appelle Daniel. Je suis Daniel, et tout le reste, tout le temps!
Nous sommes tous ainsi, à l’instant, comme aux « autres instants », qui sont eux aussi l’instant.
Impossible de l’être plus ou moins : le plus et le moins vont et viennent l’intérieur de l’espace que nous sommes, nous les contenons entièrement !
Nous contenons bien sûr entièrement notre histoire, aussi.
Ce qui inclut toute la partie « recherche spirituelle » de cette histoire….
Eeeeeeeeeeeeeet donc, évidemmeeeeeeeeeeeent: toute fin de cette recherche, quelle qu’elle soit.
Mais ca n’est pas l’important. Inutile de passer une seconde de l’esprit sur ces phrases de l’esprit.
Voir, plutôt, voir, que nous contenons toute notre histoire, que nous somme l’immense présence immuable et spacieuse contenant tout, en cet instant.
(note : pour voir il faut regarder, pas essayer de comprendre comment on regarde ou si ca veut dire autre chose.
Et pour voir quelquechose qui est visible en cet instant, il faut regarder MAINTENANT TOUT DE SUITE!)