Choisir son chemin…
3 juin 2009 par Daniel
Pour s’éveiller, faut-il avoir…
Pardonné à ses parents?
Formé un couple heureux?
Elevé des enfants?
Vécu sans enfants?
Trouvé le job parfait?
Abandonné son job?
Payé ses impôts?
…
Lu tous les livres?
Lu LE bon livre?
…
Accumulé tous les mantras?
Trouvé LA pratique suprême?
…
Vus les meilleurs maîtres?
Trouvé LE bon maître?
…
Compris tout?
Compris son esprit?
Compris sa nature?
…
Vu tout qu’on est?
Vu le coeur de ce qu’on est ?
…
Attendu longtemps?
Accompli une vie bien remplie?
Manqué de mourir?
…
NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON………..
RIEN de tout ca ne manque ou ne gêne
On peut faire le choix de vouloir poursuivre l’une ou l’autre des directions citées ci-dessus.
Mais en réalité, aucun choix n’est nécessaire : quel que soit notre choix, nous sommes dans le jardin d’éden, en train de tourner en rond sur le non-chemin…
Il suffit de le voir et de se détendre dans la confiance de ce qu’on voit.
bonjour, Daniel.
Il suffit de le voir, dis-tu.Bien, supposons que tu aies raison,et je le pense,comment moi, qui suis aveugle, arriverais-je à voir la même chose que toi? Pourrais-tu m’éclairer à ce sujet? Merci d’avance.
Catherine
Bonjour Catherine,
Comme nous ne nous connaissons pas encore trop, je ne peux savoir si tu veux dire que tu est aveugle au sens propre, ou au figuré…?
Mais cela ne change pas trop, je pense, la réponse.
Le « voir » dont je parle ne se fait pas avec les yeux, mais pourrait-on dire avec les « yeux du coeur ». J’en a parlé pas mal et certains des articles la dessus (pas encore tous, mais on y travaille…) sont d’ailleurs réunis dans la catégorie « Voir » de ce blog. Par exemple le billet « Voir la réalité » détaille un peu ça.
Petit détail important, la phrase complète est « Il suffit de le voir et de se détendre dans la confiance de ce qu’on voit. »
Le fait de se détendre dans la confiance veut dire pour moi ne pas faire « OK je vois et alors qu’est ce que ca change » ou autre bond dans une analyse rapide et insatisfaite de ce qui est vu.
Enfin, si tu parle d’être aveugle au sens figuré, ce que je comprendrais comme « incapable de voir cette dimension en toi »… Alors je dirais que je ne pense pas cela soit possible.
Il y a de multiples façons que l’on peut avoir d’essayer de voir sans vraiment regarder, ou sans voir ce qui se présente à notre regard, mais dans toutes ces attitudes nous sommes dans la réalité, et nous sommes réels. Et cette réalité est perçue par nous : c’est sur cette base que nous élaborons toute notre vision du monde et de nous même, aussi peu claire soit-elle.
Nous basons donc tout sur la réalité, et elle nous est donc perceptible, derrière toutes nos constructions.
A ce stade, pour répondre plus avant à cette question fort intéressante, je crois qu’un peu plus de précisions de ta part sur ce que tu a voulu dire serait bienvenu, si le coeur t’en dit…
Bien à toi,
Daniel
(il faut aussi que j’installe un formulaire de contact perso pour ceux d’entre vous qui veulent parler avec moi sans passer forcément par les commentaires publics, ce que je peux comprendre).
Bonjour Daniel,
Bonjour à tous,
Oui, ce serait une bonne idée de créer ce formulaire de contact perso – sans trop prendre de ton temps. En tout cas, j’envie – le mental, bien sûr, dans mon état actuel! – ceux qui voient ce que je ne vois pas encore et qui est là! Pourtant, tous ceux qui ont réalisé, l’affirment, c’est simple! C’est cette simplicité qui est déconcertante. Je sais que j’existe – c’est une sensation avant l’intervention du mental. Je sais avec certitude, que ce que je suis n’est ni le corps, qui change, ni la conscience de ce corps, qui change également. Et je sais qui constate tout cela. Même si je ne sais pas le définir. Seulement, ayant pris conscience de cela, – et c’est le plus important – il n’y a pas de basculement vers ce que je suis vraiment, vraiment, la Conscience non-identifiée. Je le saurai quand je connaitrais la Joie Sans Cause.
Amitié et gratitude,
Mouloud
bonjour à tous,bonjour Daniel
depuis mon commentaire d’hier à cet endroit,il m’est apparu que ta vision et la mienne ne diffèrent guère que par leurs angles respectifs d’approche d’une même réalité.
Qui voit quoi, on en revient toujours là.
ce n’est pas un problème,c’est une richesse,
ce sont les fruits de la merveilleuse multiplicité divine!
A te lire,il semblerait que le mensonge, devevu de plus en plus gros,soit en perte de crédibilité et que la vérité en devienne enfin visible! c’est presqu’inespéré pour quelqu’un de ma génération, et, si c’est effectivement le cas,c’est absolument extraordinaire!
Catherine
A Mouloud
Ce jour-là, j’avais beaucoup ,beaucoup de soucis:
pas d’fric, pas d’boulot, un divorce, bref, j’avais des tas d’ennuis.
Alors j’ouvris la porte et je sortis.
La météo était bonne, il ferait beau, la télé l’avait dit.
Au pied de la montagne s’agitaient des fourmis.
J’avais du temps à perdre, comme ils disent…
Il ne serait pas perdu, quelle bêtise!
Je grimpais donc, j’étais alerte à l’époque:
je me souviens, je pouvais encore danser le rock!
La route se fit chemin, puis sentier, puis plus rien….
Plus rien que de l’herbe, rare, au-delà des sapins.
Plus je montais, et plus je me sentais bien,
libre comme l’air ou un petit lapin.
Arrivée tout en haut, la vue était magnifique!
Et tout, dans l’instant, devint magique.
Tout en bas, très très bas, s’agitaient toujours des fourmis
Je redevins l’une d’elles quand je redescendis.
Catherine
.
A Mouloud :
La Joie Sans Cause, ou la Conscience non-identifiée, surtout avec les majuscules, me semblent être de bonnes expressions pour définir cette plante impossible dont je parle dans le billet « Non chemin »…
Tu dis que sais que tu existes, une sensation avant le mental… Tu ajoutes que tu sais n’être pas ce qui change. Et savoir qui « voit » tout cela.
Pour moi tu en a vu bien assez : CECI est ce que tu EST !
Tu dis en avoir pris conscience, mais ensuite tu parle de Basculement et de Joie Sans Cause, qui seraient des preuves que c’est arrivé, que tu es bien cela, que tu as basculé…
Seul l’esprit a besoin de preuves pour croire à ce qui a été vu.
Le basculement que tu attend est celui de l’esprit : il peut suivre la réalisation de ce que tu est, mais ce n’est qu’un effet secondaire. La vérité est déjà vraie, que ton esprit l’admette ou pas.
La Joie Sans Cause me semble aussi être une expérience, que l’esprit peut avoir au contact, à la vue, de ce que tu est.
Mais ce que tu est, tu l’as vu, tu l’as senti.
C’est précisément dans ce cas que je parle de choix :
-Soit continuer à essayer de transformer l’esprit, à lui faire réaliser pleins de choses sur la réalité à travers la vue répétée de ce que tu est, à la lui faire ressentir en permanence , ou le plus possible, cette réalité, et à le rendre capable d’exprimer cette réalité de manière de plus en plus précise, pointue ou belle, que sait-je.
Je pense que par cette voie on parvient graduellement à avoir un esprit semblant très « éveillé », mais que si on se libère réellement de l’esprit au final ca n’est que par un accident, qui nous fera d’ailleurs sans doute abandonner cette voie. L’accident peut être la mort, mais là je meanque de retour d’expérience…
-Soit ressentir, et admettre, la vérité qui est vue, c’est à dire qu’au final l’esprit ne fait que traduire ce qui est vu, et su, à un niveau beaucoup plus primordial. Qu’il vient dans un second temps, et que certains aspects de la réalité lui restent particulièrement étrangers (au hasard : tout est parfait dans le monde, y compris les pires choses qu’on voit… mon esprit ne peut l’admettre. Mais c’est vrai… )
Et alors…
Abandonner la lutte consistant à essayer de comprendre cela, et tout le reste.
Admettre que ce n’est pas là qu’on existe, et que compris ou pas par l’esprit, ceci est déjà entièrement vrai.
Abandonner la croyance qu’on guide tout cela avec notre esprit. (L’esprit ne guide que l’esprit!)
Abandonner le fardeau de croire qu’avec cet esprit on va quelque part…
Abandonner l’obligation qu’on se donne d’avancer avec l’esprit.
Laisser l’esprit où il est, faisant ce qu’il veut, et se détendre dans cette sensation, avant le mental, qui sait que l’on existe, et qui sait ce qu’on est, qui est ce qui ne change pas au sein de tout ce qui change…
TOUT est dans cette sensation.
Nous sommes une seule chose, immuablement. La voir, la sentir, c’est sentir ce qu’on est. Pas un bout ou un début. Ce qu’on est.
Tu es arrivé.
Tu as clairement vu à quoi ressemble cette « arrivée ».
Tu as admis en ton esprit l’essentiel de ce que tu est en réalité .
Le choix est ouvert, je crois, à chaque seconde.
Comme a dit Denis il y a longtemps :
Bienvenue chez toi !
Bonjour Catherine,
Tout à fait d’accord avec toi. Et je te comprends parfaitement. J’ai connu ces moments forts dans la solitude en pleine nature ou, même, parfois, au milieu des foules. On se sent en communion avec le Tout. C’est un avant-goût. Il me semble cependant que c’est une expérience. Le SOI n’est pas une expérience. D’après ce que j’ai compris, le mental abdique quand la réalisation est là.
Merci.
Mouloud
Bonjour à tous,
Bonjour Daniel,
J’aime bien utiliser les majuscules pour souligner ce qui est important pour moi. Ce qui est important pour moi aujourd’hui, AUJOURD’HUI, c’est la PAIX de l’esprit. La PAIX en moi, quelles que soient les circonstances, sachant qu’à l’extérieur, la vie a ses hauts et ses bas, inévitablement, car c’est la vie, le jeu de la Manifestation. Comme je disais à Catherine, il faudrait que le mental abidque face à la réalité pour redevenir juste un instrument par rapport au Soi. Ce n’est pas encore le cas.
Avec toute mon amitiée,
Mouloud
Bonjour Mouloud,
J’apprécie beaucoup cet échange car il représente je crois des positions largement partagées par d’autres. Le jour où le mental aura abdiqué, on se prendra une bière dans la rue Sainte Catherine et on discutera d’un bouquin écrit à deux mains…!!
Je ne peux m’empêcher de voir dans les signes que tu décrit, Abdication du mental, basculement dans la Conscience non identifiée, ou Joie sans cause, une collection de « signes extérieurs d’éveil ».
Et dans l’esprit qui vérifie avec assurance que ces signes sont là, ou non, un esprit qui ne vas pas dans la direction d’abdiquer! (ce qui pour moi n’est pas grave du tout, note bien :-))
Globalement cette attitude que je vois beaucoup autour de moi, pourrait se résumer en disant « OK je sens bien de trucs, je sens que j’existe avant l’esprit, je sens cet immuable en moi, c’est bien joli, MAIS seuls les signes et changements dans mon esprit prouveront bien que quelque chose se passe, changent, etc. en moi. Et mon esprit est bien à même de juger cela, et de conclure la dessus, en accord avec toutes mes lectures, etc. »
.
.
.
Et si…
Si ca ne se passait pas comme ca?
Mais dans l’autre sens…
Incompréhension : tout ca ne marche pas bien ensemble. Et pourtant tout est là, et ça roule!
Incohérence : abandon du maintien de l’image de la réalité composée avec logique par l’esprit, les morceaux se mettent à vivre leur vie, de façon incohérente
Ressenti de ce qu’on est, sans que ca apporte la clé à rien
Légèreté et beauté du monde tel qu’il est, non-expliqué, non compris, juste vu, avec les yeux.
Antécédence de l’être sur tout ce qui se passe, sur tout ce qui est compris ou pas, sur toute conclusion.
Et donc diminution très flagrante de l’importance de tout ce qui se passe, est compris ou pas, et de toute conclusion!
Bonjour Mouloud,
juste un brin de mon regard…
Un jour j’ai repoussé de mon vocabulaire l’idée de « il faudrait »…
car un souhait ne peut pas être une réalité, donc déjà le fait de formuler ce mot projette immédiatement hors de l’instant, vers un futur hypothétique !
Le mental bien sûr est ravi et il en rajoute encore une couche par dessus, abdiquer honorablement et il se voit bien instrument… et pour mieux faire encore il se met un rapport au Soi !
Bien sûr, il se raconte son rêve, il rêve dans son rêve, mais juste le Voir faire… sourire un peu,
le laisser s’agiter… et déjà il n’a plus le même pouvoir…
Car tout cela n’est qu’UN, le mental, l’extérieur, l’intérieur, la réalité, le Soi…
TU ES LA PAIX, ce que tu goûtes à l’instant, en TOI, c’est la Paix, la réalité de ton instant est la communion, l’union de ce que tu ressens et de tout ce qui est immédiatement là.
Dehors et dedans, tout cela est UN dans un ressenti instantané, dans le Voir…
En toute amitié
Irina
Bonjour Daniel,bonjour Mouloud, bonjour à tous
Je n’ai pas pour habitude de cracher dans la soupe
J’aime la vie, les fleurs dans les champs
Je ne me prends pas trop la tête
Excès d’insouciance, peut-être
Trop de légèreté?
Pas assez d’exigence?
Un instant de grâce est un cadeau
comme le sourire ou le salut d’un passant
Je prends ce qu’on m’offre, tout simplement
Je ne le garde pas jalousement
Peut s’accrocher à une marguerite?
J’aime à offrir mes tableaux
comme autant d’émerveillements fraîchement cueillis.
certes, je ne suis pas un maître, je ne me prends pas pour Picasso,
mais je n’en reposerai pas pour autant mes pinceaux
Catherine
Alors autant RIRE!!!!!!!!!!!!
N’est-ce pas?
Nous la prenons quand cette bière????
Rire, c’est pas mal, oui!!
Pour la bière, c’était surtout un clin d’oeil à Mouloud : pour nous il faudrait d’abord réserver nos billets d’avion , la rue Ste Catherine étant une rue bien connue à Montréal…
Mais rien n’est impossible!
Bonjour à tous,
Pour la bière, je vous y inviterai avec plaisir. Si vous n’êtes pas de passage à Montréal, je vous l’offre à distance et avec plaisir également.
Je viens de rire spontanément.
Autant rire, effectivement!
Mais, convenez que ce n’est pas facile. Enfin, c’est paradoxale! Chercher ce que nous sommes!!!
Amitiés,
Mouloud
Cueille ce qui surgit comme le rire spontané!
Plus tu t’observes, plus tu cueilles et plus tu t’émerveilles, plus tu sentiras naturellement qu’il n’y a rien à chercher mais à VIVRE, les ombres comme les lumières…
J’envoie plein de voeux pour que nos coeurs s’unissent et vivent la légèreté et la profondeur de la VIE…
Avec amour
Cécile
Ouais, ben moi je préfère le whisky
Merci, Cécile. Merci à tous.
Mouloud
Bel échange, et belles réponses de chacun!
tu donnes une très belle réponse à Mouloud et à la fin
« Et si………..Si ca ne se passait pas comme ca?……jusqu’au bout, c’est magnifique!
J’appellerai cela pour moi « confiance », confiance en quoi….je ne sais pas…mais ce qui a vu et continue de voir « est »
« Le choix est ouvert, je crois, à chaque seconde. » dis tu
c’est vrai ou l’esprit se valide en permanence, ou on arrête de faire un état des lieux pour voir « si on y est »!
alors on vit à partir de ce » ça ne se passe pas comme ça » car on ne comprendra jamais cela avec des mots, avec des preuves, des signes donc autant reposer au sein de ce qui est là, senti, vécu, ouverture où il n’y a en fait rien à comprendre, à maîtriser…c’est gratuit, on y va comme on est, comme un enfant qui fait confiance à ce qui en nous est toujours là, et que nous avons « vu »et « voyons en permanence. Et on se laisse respirer par la vie……qui se suffit a elle-même
Merci Daniel…c’est du petit lait (les enfants en raffolent :o):o)