Doutes et Assurance
3 juin 2009 par Daniel
Dans un commentaire d’Irina sur le billet « Comprendre quoi? », je lis à mon sujet « Tu éclaires nos doutes, d’une tranquille assurance… »
Cela me frappe car dans mon esprit il y a parfois encore des expression de doutes.
Mais je n’en parle pas dans ce blog que j’ai appellé « Parole du Coeur », car ces doutes ne viennent pas de mon coeur…
Et de façon croissante je n’en parle pas, et y accorde de moins en moins d’attentions, car je ne vois pas la « résolution » d’un doute comme une avancé vers quoi que ce soit. Simplement un doute de moins. Comme un sheriff qui descend un desperado. Un de moins, une croix sur la crosse du revolver, mais l’ouest est vaste!
Il m’intéresse beaucoup plus de voir ce qui est dans mon coeur, ce qu’il dit, ce qu’il sait, et comment il voit la vie!
L’assurance vient du coeur. Elle est toujours là, il suffit de l’écouter pour qu’elle s’exprime.
Nous sommes tous ainsi je crois : un gros soleil au coeur, d’une assurance infinie pour tous, tout, et nous même bien sûr, et des doutes dans l’esprit.
La « problème » entre doutes et assurance vient si on veut concilier les deux, résoudre les doutes par l’assurance, soigner tout ca, et émerger victorieux, fait d’un seul bloc uni et parfait d’assurance ayant résolu tous ses doutes!
On peut bien sûr soigner nos doutes, prendre soin des aspects en nous qui nous handicapent, nous empêchent de vivre, etc.
Mais vouloir tout soigner me paraît infini…
A un moment, on peut voir que l’assurance est de toute facon là, qu’elle n’attends pas le dernier doute soigné pour venir à la surface, qu’elle se fout parfaitement des doutes.
On est l’assurance, et les doutes. De tout temps on est les deux. On peut presque choisir de continuer à s’occuper de tous ces doutes, ou laisser tomber et savourer l’assurance, en laissant les doutes exister tranquillement… et en plus il semble bien que je vois l’assurance prendre soin de tous les doutes, en coulisse… Mais ca n’a plus d’importance.
Oui !
Merci beaucoup Daniel,
ta réponse me rend très joyeuse,
… de cette Joie qui goûte la réalité, et s’émerveille de sa justesse…
Par ce que, à y regarder de plus près, je vois aussi l’assurance du coeur prendre soin de tous les doutes, de plus en plus ouvertement …
Alors, le doute du doute s’est envolé …
D’un instant à l’autre tout est différent … tout est parfait.
Merci,
Irina
Bonjour à tous,
Daniel tu dis:
« …La “problème” entre doutes et assurance vient si on veut concilier les deux, résoudre les doutes par l’assurance, soigner tout ca, et émerger victorieux, fait d’un seul bloc uni et parfait d’assurance ayant résolu tous ses doutes!… »
Oui, je crois que c’est trés important de voir cela.
Si l’un peut trés bien vivre sans l’autre, le doute, lui, est toujours « hors de lui », ne peut rester tranquille et réclame une permanente compensation, le doute débouche sur quelque chose qu’il considère comme une avancée comme tu dis, qui n’est en fait, qu’un autre doute larvé, (qui peut être le fait d « émerger victorieux, d’un seul bloc uni et parfait… ») alors que l’assurance comme tu l’appelles ne débouche sur « rien » et considère ce rien comme largement suffisant…
En faisant un peu attention, en étant plus présent à soi-même, on peut s’apercevoir que l’assurance précède le doute, que l’un est dans le temps et l’autre pas, même si, parfois, le doute semble l’emporter et que là, pour ce qui me concerne, j’ai appris à faire confiance.
S’abandonner ne s’apprend pas, mais faire confiance, c’est déjà l’assurance, et c’est bien parcqu’aucun apprentissage n’est possible que cette fraîcheur demeure, hors d’atteinte de toute saisie mentale.
Bonne journée à vous.
Le doute est mon combustible pour être dans mon coeur, dans ma foi, dans ma joie, dans ma VIE!!!
Le doute me relie aux autres qui le sont parfois…
Je me sens proche d’eux et j’ai envie d’aimer d’autant plus ceux qui les partagent…
Montrer sa vulnérabilité, ses doutes, ses peurs, c’est pour moi être dans son coeur….
Vive le doute, pas de dualité!!!!
Avec plaisir….
Cécile
Cécile ton commentaire me fait revenir sur ce billet aux commentaires passionnants et si différents… merci à vous trois!
Je voulais ici parler honnêtement, et peut être casser un peu cette image qui peut être résumée avec la phrase « tu éclaire nos doutes d’une tranquille assurance » : expliquer que la tranquille assurance est disponible pour chacun, qu’elle est notre nature à tous, avant les doutes, avant même qu’elle ne s’exprime.
Le doute ici est compris, pour moi, comme toutes ces questions de l’esprit, qui s’interrogent sur la possibilité, l’existence, la realité ou l’accessiblité de notre propre nature, pour nous même. La réalité de « Pas de chemin », pour prendre un exemple qui te parlera… Sa réalité immédiate, pour toi, maintenant, concrètement. (Quoi que je ne te sente pas dans un état rongé de doutes, donc peut être que ca ne te parle pas tellement, et c’est parfait! ;-) )
Enfin je reviens sur ton expression « Montrer sa vulnérabilité, ses doutes, ses peurs, c’est pour moi être dans son coeur…. »
On peut être « dans son coeur » en voyant ou montrant notre nature humaine, nos doutes et vulnérabilités, et le fait q’on partage ca avec tout être humain.
Mais on peut aussi être dans son coeur, au sens ou je l’entends le plus souvent, c’est à dire au coeur de notre nature, au coeur du coeur de notre être pour ainsi dire…
Là, au coeur de l’immuable, il n’y a aucun doute, aucune peur ou vulnérabilité, même si on les comprends tous, et qu’on a pour eux aucune aversion, aucune vision duelle.
Les doute font partie de l’expression de notre être. Mais nous sommes avant les doutes, avant les peurs. La vie que nous sommes prête vie à cela aussi, mais elle n’en dépends en rien. Elle n’est même pas affectée par eux ou dépendante d’eux .
Elle est le combustible, le feu, la chaleur qu’il émet, et les mains qui s’y réchauffent!
C’est de ce coeur, et de cette assurance, que je parle, et que chacun peut voir et vivre en lui-même.
Ne vous souhaitant rien de moins que cela!
Bien à vous tous,
Daniel
Bonjour Cécile, Irina, et daniel
Cécile, tu dis:
« Vive le doute, pas de dualité!!!! »
Que vive le doute ou pas, avons réellement le choix?
Lorsqu »il est là, nous ne pouvons le nier et comme tu le dis, ainsi que Daniel, il fait partie de notre expression, il fait partie de ce « qui apparaît », et là, bien sur, toute la différence entre voir et subir le doute, procéde du point de vue à partir duquel l’on se place, ou plus exactement si on se place à partir d’un point d’un vue ou si le doute et celui qui l’éprouve se résorbe(nt) dans l’espace qui les contient .
Sans le doute et le « douteur »y aurait-il un moyen de remonter le courant, Ou bien les trois ne font-ils qu’un?
Alors, oui,Cécile, « vive le doute, pas de dualité. » ; )
Bien à vous.
Je ME SENS pleine de doutes… et derrière tout cela, la tranquille assurance est là, présente, confiante…
Alors je n’évite plus, je vis… La perpétuelle ouverture du coeur, qui nous fait ressentir le courant infini de la beauté, de l’amour, de la grandeur, de la vie…
Merci de vos témoignages, c’est un bonheur pour moi de déposer ce que mon coeur me dévoile…
Cécile
Chaînon manquant
Depuis des mois, je ne me lave plus, me dit le sage, sans se départir de ce sourire indescriptible qui illumine son visage, me montrant, de son majestueux index droit déformé par les rhumatismes, une luxuriante drosophyle qui constitue l’unique mobilier de l’unique pièce où il vit, seul, cela va de soit.
???
Catherine, qu’est ce que tu veux dire par là?
…. Je viens de comprendre…. avec un dico !
C’est l’histoire d’une mouche qui prend le goût d’un sage…
et d’un sage qui goûte une mouche…
drosophile s’écrit comme cela.
Bonne compréhension à tous !
Irina
Bonjour Daniel, bonjour Irina,bonjour à tous
Je vous dois bien quelques explications:
Le regard du sage est hors du commun
Il aime tout inconditionnellement
Il N’ACCEPTE PAS la vie (symbolisée ici par la mouche)
Il AIME !
Il paraît fou aux yeux des hommes
Il ne cherche à les séduire en aucune façon
Il aime tout et n’a besoin de rien
Pour lui tout est instantané
Pas d’évolution, pas de chaînon manquant
Tout est lié, tout simplement
Ce portrait n’est pas un modèle ou un exemple,c’est une illustration aux traits volontairement outrés, une (pas belle) métaphore de la sagesse. Le titre en est surtout autodérisoire (jen’ai pas de manques, ce sont des béances!)
pardon pour le manque de délicatesse et de clarté
Irina m’est bien supérieure en ce domaine.
A très bientôt
catherine
Bon avec ces deux séries d’explications j’ai fini par comprendre, merci.
Je me méfie juste un poil de la figure du sage, qui semble exprimer dans tout son être, tout ce vers quoi on devrait tendre.
Alors que si le sage a compris, ou plutôt vu, que toute expression vient en second temps et n’a de fait aucun pouvoir sur le fond, alors il risque bien d’être et d’apparaitre comme une personne bien ordinaire.
Nul besoin de vivre au fond d’une grotte pour être ce qu’on est déjà.
Voyant ce qu’on est et l’inutilité de toute complication ou effort pour être mieux, on peut aller vers la simplicité, en fonction des circonstances… Mais vivre dans une grotte sans rien peut être assez compliqué, donc on le ferait pas sauf si les circonstances s’arrangent ainsi!
Et Catherine, même si je te dis franchement quand tes commentaires me laissent perplexes, aucune raison de mon point de vue de croire que tu a manqué de délicatesse (de clarté, oui un peu peut être sur ce coup là, mais il y a pas mort d’homme!), ni pour comparer avec Irina.
On est pas ici pour un concours d’expressions, qu’elle soit juste, délicate, claire ou pas. C’est toujours qu’une expression.
Du moment que c’est honnête, qu’on cherche à parler avec notre coeur, alors pour moi ce qui sort de chacun d’entre nous me semble intéressant.